Quand le clown entre dans la chambre d’un enfant, ce n’est pas un adulte qui y entre, ce n’est pas un soignant, c’est juste quelqu’un qui est là, sans projet, sans intention de faire rire ou de distraire, quelqu’un d’abord qui écoute le regard de l’enfant. Il entre sans rien chercher, sans rien vouloir d’autre que de s’offrir à l’enfant comme une fenêtre sur un ailleurs, ailleurs que ces murs tristes, loin de ces appareils et de ces perfusions, comme hors de portée de la douleur et de l’angoisse qu’on ressent à être coincé là, objet de soin parmi les autres, sans tout comprendre à ce qui se passe. Le clown entre dans la chambre quasi désarmée. Pas de chariot, pas de médicament à donner, pas de seringue dans la main pas de pansement à changer. Ce n’est pas son travail, c’est celui des médecins et des infirmières qu’il accompagne parfois. Lui, il n’a pas de fiche de poste dans le service, pas de plan de soin ou de protocole à suivre. Il est là en plus, presque en trop, mais surtout presque en pas assez. Il n’a que sa boîte à malice et beaucoup d’empathie.
Quel est donc son travail à l’hôpital ? Y permettre l’âme agit !
Mais c’est quoi, sa magie alors, à ce grand escogriffe ? C’est un émerveiller. Il ne sort de sa besace que ce qui est utile à faire rejaillir du fond du corps affaibli et du cœur resserré de l’enfant cette étincelle de joie qui illumine son regard. Le tout petit a ainsi droit à des guirlandes de bulles ; un peu plus grand, on peut lui pousser la chansonnette ou un combat à l’épée de baudruche ; les plus cérébraux préféreront un tour de magie. Personne n’y tient un rôle, mais chacun est à sa place : bien à son bout d’une relation tendue entre eux comme un fil qui les relie. Le clown dans son long apprentissage pour devenir clown d’hôpital a surtout appris une chose, à répondre présent. Il sait que pour cela, il doit avoir du nez, celui qui permet de sentir avant l’autre ce qui lui permettra de se sentir bien. Il est là pour pendre la main, tendre la main au sourire pour qu’il sorte de la cachette où il s’est réfugié, un peu effrayé par tout ce qui passe autour de lui, dans cette chambre étrange qu’il ne trouve pas si hospitalière que ça. Il n’y a pas de différence entre le clown et l’enfant, ils ne sont qu’eux-mêmes, mais, surtout, il n’y a pas d’indifférence, car chacun est le miroir où l’autre voit tout l’éclat de son regard et de son rire. L’histoire d’amour entre l’enfant et le clown est une histoire de l’instant. Rien n’y est prémédité, rien n’est préparé, ce n’est qu’une (ré)création entre personnes qui se ressemblent. Le clown n’est qu’un papillon et l’enfant n’est que la fleur qu’il embrasse, mais cette rencontre est absolument nécessaire pour qu’explose de couleurs un ciel parfois gris.
Tydé
Pour mieux nous connaître :
www.docteur-sourire.com
Facebook : Docteur-Sourire Lorraine
Docteur-Sourire lorraine 11, allée des Frênes – 57180 Terville
( 03 87 78 32 20 / ( 06 83 00 18 06)
DOCTEUR-SOURIRE EST RECONNU D’UTILITÉ PUBLIQUE ET DONNE LIEU À UNE DÉDUCTION D’IMPÔTS.