A l’hôpital, le clown est un clinicien, au sens plein et premier du terme, celui qui se tient au pied du lit du malade comme l’indique le mot grec « kline » (le lit), dont il est un dérivé. On emploie ce mot, clinicien, pour celui ou celle qui va à la rencontre du malade et déploie tous ses sens et son intelligence pour comprendre ce dont il souffre et déployer ensuite tous les soins nécessaires qu’il peut mobiliser pour rendre au patient ( le « souffrant » dit ,là encore, l’étymologie grecque).
Ainsi, le clown, qui ausculte les cœurs et sonde les reins, le fait de façon métaphorique. S’il observe bien les réactions des petits et des grands malades, et qu’ils soient petitement ou grandement malade n’y change rien pour lui, Le cœur qu’il écoute dans leur poitrine, c’est celui de l’émotion. Il n’y cherche pas un souffle ou une arythmie, il cherche à entendre quels sentiments l’agitent. Ce n’est pas le corps du petits patient dont il s’occupe, mais de son âme troublée et souffrante pendant l’hospitalisation, la maladie ou le handicap.
Dans son domaine, la santé n’est pas le silence des organes, mais le retour à la joie, au bonheur de la relation, la fin de la peur, l’allégement de la douleur. le « Je » de l’enfant est soigné par le jeu du clown. Cela ne peut pas se faire sans être là, à côté du malade, au pied de son lit, à son contact direct. C’est bien pour cela que le clown n’est pas un chercheur, c’est un clinicien. Il ne fait pas d’études, il fait des rencontres.
Tydé pour Docteur-Sourire Lorraine