Plus de deux mille personnes sont chaque année victimes d’intoxications au monoxyde de carbone. En cause : des dysfonctionnements du chauffage ou des appareils de cuisson. On vous rappelle les consignes de sécurité en la matière.
Un chauffage vétuste ou mal entretenu représente un réel danger, en termes d’incendie évidemment, mais aussi d’intoxication au monoxyde de carbone. D’après les données de l’Institut de veille sanitaire (INVS), 2 193 personnes ont dû être hospitalisées durant l’hiver 2017 en raison de telles intoxications, dont vingt-deux sont décédées. Des chiffres constants puisque l’année précédente, 2 268 victimes avaient été transportées vers un service d’urgence hospitalier, tandis qu’on déplorait vingt-quatre morts. Pour éviter le pire, la prudence est de mise !
Un poison invisible
Le problème du monoxyde de carbone, c’est qu’il s’agit d’un gaz asphyxiant indétectable : non seulement il est invisible, mais également inodore et non irritant. Se diffusant très vite dans l’air, il peut être mortel en moins d’une heure !
Les symptômes d’une intoxication sont en revanche révélateurs et se caractérisent par des maux de tête, des nausées et des vomissements. Dès lors que plusieurs personnes en sont victimes dans la même pièce, il faut penser au CO !
Dans une telle situation, le premier réflexe doit être d’aérer les lieux, de couper le gaz si possible, d’évacuer le logement et d’appeler les urgences au 15 pour le Samu, au 18 pour les pompiers ou au 112 pour le numéro d’urgence européen. Malheureusement, ce genre d’accident survient souvent la nuit, lorsque les occupants de l’habitation sont endormis…
Un danger omniprésent
Le monoxyde de carbone résulte d’une mauvaise combustion des combustibles. Lorsque l’apport d’oxygène est insuffisant, il se forme ainsi du CO et non du CO2 (dioxyde de carbone). Or, nos appareils de chauffage, de production d’eau chaude mais aussi les fours et cuisinières utilisant du bois, du charbon, du gaz ou du pétrole contiennent toujours une petite quantité de CO parce que la combustion n’est jamais tout à fait complète.
Il suffit alors que la ventilation soit insuffisante et que les gaz brûlés ne se soient pas évacués comme il se doit, pour que le pire se produise. De même, les chauffages d’appoint du type poêle à pétrole, qui ne sont pas raccordés à une cheminée, vont de toute façon libérer les gaz brûlés directement dans le logement.
La prévention avant tout
Pour éviter tout accident, il est important d’adopter des réflexes simples. Avant chaque hiver, il convient tout d’abord de faire vérifier son installation de chauffage par un professionnel. C’est d’ailleurs obligatoire pour certaines chaudières. Pensez aussi à faire ramoner votre cheminée deux fois par an.
Il faut d’autre part aérer son habitation tous les jours pendant au moins dix minutes et ce, toute l’année. C’est de toute façon une bonne habitude qui permettra aussi de limiter la concentration excessive des polluants présents dans votre intérieur. Parce que la circulation de l’air est essentielle, il faut par ailleurs veiller à maintenir les systèmes de ventilation en bon état de fonctionnement. On ne laisse donc pas la VMC de la cuisine recouverte de gras ! Quant au chauffage d’appoint, il ne doit jamais fonctionner en continu et encore moins la nuit.
Julie Polizzi
Plus d’informations sur : www.prevention-maison.fr.