IL EXISTE AU MOINS TROIS TECHNIQUES DIFFÉRENTES POUR DÉMOLIR UN MUR PORTEUR. TOUT DÉPEND DE LA LARGEUR DE L’OUVERTURE SOUHAITÉE.
GAGNER EN LUMINOSITÉ, AGRANDIR L’ESPACE OU INSTALLER DES MENUISERIES, LES MURS PORTEURS SONT SOUVENT DES OBSTACLES À LA RÉNOVATION D’UN HABITAT. S’IL EST POSSIBLE DE LES SUPPRIMER, CETTE OPÉRATION PÉRILLEUSE DOIT SE FAIRE DANS LES RÈGLES DE L’ART.
DES OBLIGATIONS ADMINISTRATIVES DRASTIQUES
C’est armé de patience et avec un projet bien préparé que vous allez devoir batailler pour obtenir l’autorisation de casser votre mur porteur. En effet, si vous êtes copropriétaire, vous devez d’abord vérifier que le règlement de copropriété de votre immeuble vous autorise à toucher à cet élément du bâti. Si tel est le cas, vous devrez faire appel à une entreprise de maçonnerie, à un architecte et au Bureau d’études techniques (BET) pour constituer un dossier avec les différents devis. Celui-ci devra enfin être soumis au syndic de copropriété qui pourra vous donner ou non l’autorisation de débuter les travaux. Si le mur porteur est mitoyen, attention, un état des lieux contradictoire avec le voisin devra compléter votre dossier, car les travaux pourraient occasionner plusieurs désagréments, notamment des fissures.
Les propriétaires d’une maison individuelle seront, eux, dispensés de l’accord de la copropriété, mais le projet doit être déclaré au service d’urbanisme de la mairie. Dans certains cas, un permis de construire sera même nécessaire.
Que ce soit pour gagner de l’espace, ouvrir une pièce ou simplement installer une fenêtre, les raisons d’abattre un mur porteur sont nombreuses, mais celle de s’abstenir est unique. En effet, une telle cloison supporte l’ensemble du bâti et les charges de la maison, comme la charpente, le pignon ou encore la structure de la construction. Bref, un mur porteur est le garant de la stabilité de votre habitat ! Le supprimer n’est pas impossible, mais cette opération demande l’intervention de différents professionnels et surtout beaucoup de prudence et de savoir-faire.
PORTEUR OU PAS ?
Pour savoir si votre mur est porteur ou non, sachez qu’un mur porteur est épais de 15 cm minimum. En dessous, il s’agit d’une simple cloison. Une vieille méthode consiste aussi à taper sur les différents murs de la maison. Si le bruit est sourd, il s’agit sûrement d’un mur porteur, s’il est creux, c’est probablement une cloison.
À CHAQUE OUVERTURE SA TECHNIQUE
En pratique, un mur porteur se découpe en fonction d’une technique bien particulière. Tout dépend en fait de la largeur de l’ouverture souhaitée.
La technique la plus simple est celle de la poutrelle sur sommiers. Elle est indiquée dans les cas des petites ouvertures, jusqu’à un mètre de large maximum. Elle consiste à faire un étaiement entre le sol et le plafond et à répartir la charge des étais sur des poutrelles métalliques. Ici, on soutient le mur avec des poutres pour empêcher au plancher de s’effondrer.
La technique du portique est, elle, conseillée pour des ouvertures allant jusqu’à 2,50 m. Cette opération vise à créer un jambage, c’est-à-dire deux poutrelles verticales, fixées au sol par des semelles et sur lesquelles la charge se reposera. On fixe ensuite une poutrelle horizontale.
Enfin, pour les ouvrages plus lourds et les murs porteurs dont l’épaisseur dépasse les 30 cm, on utilise la méthode des deux demi-poutres qui se déroule en trois étapes. D’abord, on procède à des saignées verticales afin d’y insérer les poteaux du jambage fixés eux aussi sur des semelles. Ensuite, on réalise une saignée horizontale d’environ la moitié de l’épaisseur du mur avant de procéder de la même façon, mais de l’autre côté de la cloison.
Complexe à mettre en œuvre, la démolition d’un mur porteur doit donc être confiée à des professionnels, notamment à un architecte qui sera le seul habilité à vérifier la faisabilité du projet et à assurer le remplacement des éléments de soutien, ainsi qu’à une entreprise de démolition spécialisée.