LE MARCHÉ DE LA RÉNOVATION DE L’HABITAT EST À LA PEINE. POUR RELANCER LA MACHINE ET DONNER UN COUP DE JEUNE À UN PARC IMMOBILIER VÉTUSTE, L’ÉTAT MULTIPLIE LES AIDES. UNE CHANCE À SAISIR !
Bien que le marché de la vente de logements neufs reprenne des couleurs, celui de l’amélioration-entretien « reste atone » d’après le point d’activité réalisé par la Fédération française du bâtiment à la fin du mois de mars. Or, les besoins sont nombreux ! 85 % du parc de logement a « une performance énergétique médiocre, voire déplorable », a rappelé UFC-Que-Choisir dans un rapport rendu à l’automne 2015. Entre la nécessité de relancer un marché en berne pour favoriser l’emploi et la promesse de remplir l’ambitieux objectif de rénover 500 000 logements par an à l’horizon 2017, l’État met donc le paquet pour inciter les ménages à manier la truelle !
Pour l’heure, toutefois, à en croire les sondages, les particuliers n’ont manifesté qu’un engouement modeste. Selon l’étude annuelle de l’association Promotelec, 28 % des propriétaires songent à effectuer des travaux chez eux, la plupart ayant d’ailleurs en vue le simple embellissement d’une pièce. Alors qu’un coup de peinture est à la portée de toutes les bourses, les travaux de rénovation énergétique rebutent par leur coût. D’autant plus qu’à en croire un récent sondage OpinionWay réalisé pour le site Monexpert-isolation.fr, seuls 6 % des Français savent que l’État peut prendre en charge jusqu’à 40 % de la facture en moyenne !
TOUT POUR SE LANCER
De nombreuses aides permettent en effet d’alléger le coût des travaux, à plus forte raison lorsqu’on les cumule.
C’est d’abord une TVA réduite à 5,5 % qui s’applique aux chantiers de rénovation énergétique, tandis qu’un taux de 10 % incite aux travaux d’amélioration, de transformation et d’aménagement. Il est aussi possible de régler la note en plusieurs mensualités grâce à l’écoprêt à taux zéro, sous réserve de faire appel à un professionnel labellisé RGE (« reconnu garant de l’environnement ») et de respecter des critères tenant aux types de travaux effectués et aux performances énergétiques attendues. Sans compter que cette aide est désormais cumulable avec le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) qui permet de déduire de son imposition sur le revenu 30 % des dépenses engagées dans le chantier.
Encore mieux, le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE) contraint les sociétés productrices de gaz, d’électricité ou d’autres carburants à financer des travaux de rénovation chez les particuliers à travers une « prime énergie ». Cela peut se traduire par des bons d’achat ou des réductions en magasin de bricolage ou encore par une véritable prise en charge financière d’une partie de votre chantier grâce à des opérateurs comme Primesenergie.fr. Ce programme a d’ailleurs été renforcé en début d’année pour les ménages les plus modestes qui peuvent bénéficier d’un financement de 100 % du coût total de leurs travaux !
Ne négligez pas non plus les aides locales qui peuvent compléter cette enveloppe de façon substantielle à travers l’attribution de prêts spécifiques, de subventions, voire d’allégements de la fiscalité foncière.
DES PROS POUR VOUS CONSEILLER
Seul bémol : avec autant d’aides à solliciter, il n’est pas évident de s’y retrouver. C’est pourquoi il est important de se tourner vers les bons interlocuteurs pour ne pas passer à côté d’un coup de pouce. Le réseau Rénovation info service mis en place par l’État est là pour ça. Contactez gratuitement l’un de ses conseillers au 0 808 800 700 ou trouvez le centre le plus proche de chez vous sur : www.renovation-info-service.gouv.fr. À noter : l’Agence nationale pour l’information sur le logement (Anil) recense par ailleurs toutes les aides locales à l’écorénovation sur son site web : www.anil.org, rubrique « Propriétaire », « Amélioration ».
ATTENTION AUX ARNAQUES
Alors que les particuliers sont incités de tous côtés à réaliser des travaux de rénovation chez eux, les arnaques se multiplient. Il peut s’agir d’un démarcheur prétextant d’une nouvelle obligation de faire réaliser un diagnostic de performance énergétique sous peine de sanction ou soutenant, fausses photos thermiques à l’appui, que votre maison est un nid à courant d’air ou encore d’un entrepreneur ayant usurpé le logo RGE ou antidatant le devis de chantier pour supprimer votre délai de rétractation de quatorze jours. Certains ménages se sont aussi vu livrer des matériaux, avant d’avoir accepté le devis. Sauf que la signature du bon de réception de la livraison équivalait à un bon de commande !
Pour éviter ces arnaques, renseignez-vous auprès du réseau Rénovation info service en cas de démarchage.
Julie Polizzi